Découvrez l’interview d’Alix de Sagazan, co-founder d’AB Tasty par Marion Géliot, journaliste chez Madame Figaro. Confidences d’une business woman qui a appris à gérer l’hypercroissance.
Sa start-up, AB Tasty, qui s’envole et vient d’ouvrir un bureau à New York, propose le graal recherché par tout site Web : faire que le simple visiteur devienne acheteur. Confidences d’une business woman qui a appris à gérer l’hypercroissance.
Madame Figaro – Une heure de réveil ?
Alix de Sagazan. – 7 heures. Je viens de m’installer à New York avec mon mari et mes deux enfants pour développer AB Tasty aux États-Unis.
S’il faut remonter à l’origine ?
Mes études à Nanterre, à la Sorbonne, puis en école de commerce, à Reims, me destinaient à un poste dans une grande entreprise. Mais un premier emploi dans une régie publicitaire spécialisée sur le Web et ma rencontre avec mon associé, Rémi Aubert, m’ont donné envie de me lancer dans la création d’entreprise.
Le pitch de votre poste ?
J’ai cofondé AB Tasty, en référence à la technique A/B Testing, qui consiste à présenter de manière aléatoire deux versions d’une page, A et B, afin de voir laquelle des deux remporte le plus de clics. L’objectif : analyser en temps réel le comportement des internautes et optimiser le taux de conversion (jusqu’à 400 %).
Des résultats ici et maintenant ?
En six ans, nous avons fait trois levées de fonds d’une valeur totale de 24 millions de dollars (20 millions d’euros). Aujourd’hui, notre entreprise compte 180 collaborateurs répartis dans 6 pays. Nous venons d’ouvrir une antenne à Singapour et un bureau à New York. Mon objectif ? Embaucher 20 salariés dans les huit prochains mois. Chaque année, notre chiffre d’affaires augmente de 70 à 100 %.
Des obstacles sur la route ?
L’hypercroissance d’une société est difficile à gérer. Le recrutement doit se faire rapidement, et nous devons innover constamment tout en créant une culture d’entreprise. Mon associé et moi faisons appel à un coach. Une fois par mois, nous prenons une journée pour tout mettre à plat.
Qui vous a fait confiance ?
Nos premiers clients : Bouygues Telecom, Etam ou Cdiscount. Et aussi nos premiers collaborateurs et investisseurs.
Vos prochains défis ?
Le développement de la société aux États-Unis ainsi que le people care. Nous avons décidé de partager 10 % de notre capital avec nos collaborateurs. Pour en bénéficier, chacun doit prendre une journée hors de l’entreprise pour réfléchir à son avenir professionnel.
Que voudriez-vous transmettre ?
Même si je ne souffre pas d’être une femme dans le milieu entrepreneurial, j’ai toujours trouvé que nous nous rabaissions par rapport aux hommes. J’ai dû prendre confiance en moi. Cela s’acquiert aussi avec les années.
Votre définition de l’influence ?
Pour moi, le leadership, c’est être au service de ses équipes. Je privilégie l’échange avec les collaborateurs, c’est ce qui me donne de l’énergie.
Un moment off ?
Je viens d’emménager à Brooklyn, je suis encore une vraie touriste. J’adore me promener le week-end avec mes enfants et, chose incroyable, je peux aller à la plage en métro !